Que le Diable t'emporte ! de Sanguine

12 mai 2024


Est-il possible de faire de la magie quand on souffre d’anxiété généralisée ?

Méprisée par son propre Coven et plus douée sur Internet qu’avec les sorts, Céleste n’a rien d’une sorcière, même avec beaucoup de bonne volonté.

Échouer dans une petite ville oubliée pour se consacrer uniquement à l’herboristerie et aux tenues extravagantes est un plan de carrière beaucoup plus concret…

Pourtant, Céleste va devoir prouver qu’elle est de taille à affronter l’essence même du Mal lorsque la rancœur familiale met son existence en danger.

Mais… Quand on possède autant de magie qu’un navet et un tenace Syndrome de l’Imposteur, peut-on vraiment se sauver soi-même, surtout avec panache ?

• • • • •

Que le diable t'emporte ! de Sanguine
Couverture : Claudia Ianniciello
Éditions du Chat Noir (F. Nigripes), 2024 - 157 pages - 12 €

• • • • •


Première découverte d'un titre de la ME et premier pas dans l'univers de l'autrice !
Que le Diable t'emporte ! est le préquel de Va au Diable ! (2022). Comme dit dans la préface, les novellas peuvent se lire indépendamment l'une de l'autre. Celle-ci a davantage attiré mon attention parce que je trouve la couverture vraiment très réussie - j'aime beaucoup la représentation du personnage, le chat, les plantes, le pentagramme...

Outre le résumé, sur la quatrième de couverture, on nous promet un univers d'urban fantasy avec magie verte et sorcières. C'est typiquement dans quoi je souhaitai me plonger pour me remettre de ma petite déception pour Ce funeste destin de Kalynn Bayron, tout en restant dans un univers similaire - autour des plantes et de la magie.

"Céleste avait quitté les siens avant d'en être congédiée et ça, c'était impardonnable."

Fuyant la Louisiane et sa famille, Céleste s'installe en France et fait une rencontre décisive ; Nessa, une tatoueuse un peu spéciale. Pour contrer la malédiction lancer par sa cousine, Céleste, doutant d'elle et de sa magie, aura bien besoin de tous les encouragements de la tatoueuse pour croire en elle et se défendre. Question de vie ou de mort.

Il y a très peu de personnages, ce qui n'est pas gênant, car les deux personnages féminins ont beaucoup de caractère. En revanche, j'avoue qu'au niveau de l'intrigue, un roman plus long aurait permis d'approfondir certains points. Si l'autrice nous réserve quelques rebondissements et que j'ai aimé tout ce qui a trait à la magie, j'aurais aimé en savoir un peu plus sur le Coven de Céleste, sur l'absence de son père, sur ce qu'il adviendra de sa mère, etc. Le format court fait qu'on s'en tient à Céleste - son évolution, sa magie, son amitié avec Nessa... 

C'était très sympa à lire et je compte bien continuer à explorer l'univers en lisant Va au Diable ! Ce sera également un plaisir d'y retrouver Nessa (en personnage principal ce coup-ci) et Céleste (en secondaire, je suppose).

Ce cœur empoisonné, tome 2 : Ce funeste destin de Kalynn Bayron


Risque de spoiler si vous n'avez pas lu le tome précédent.
Quel funeste destin braveriez-vous pour sauver ceux que vous aimez ?
Briséis a une chance de sauver sa mère, mais pour cela il lui faudra accomplir l'impossible en réunissant tous les fragments du cœur d'Absyrte. Elle devra également se tourner vers une famille qu'elle n'a jamais connue afin d'y trouver sa place. Il est l'heure pour elle de découvrir toute l'étendue de ses dons... Mais Briséis n'est pas la seule à essayer de reconstituer le cœur, et ses adversaires ont une longueur d'avance sur elle afin de mettre leur terrible plan à exécution.

Une course contre-la-montre mortelle s'enclenche pour notre héroïne et ses alliés, qui les emmènera à l'autre bout du monde. Mais personne, pas même les dieux grecs et leurs incroyables pouvoirs, n'empêchera Briséis de sauver ceux qu'elle aime.

• • • • •

Ce cœur empoisonné, tome 2 : Ce funeste destin de Kalynn Bayron
Éditions Sabran, 2024 - 304 pages - 25,90 €

VO : This Wicked Fate (2022) - Traduit par Isabelle Pernot

Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
empoisonnement - enlèvement - meurtre - mort d'un proche - tentative de meurtre - violence - vomissement
Les avertissements cités ci-dessus sont écrits au début du livre.

• • • • •


J'ai lu et adoré le premier tome, en janvier - Ce cœur empoisonné a même été un réel coup de cœur.
Alors, forcément, j'avais quelques attentes pour la suite et fin de cette duologie...

"J'avais trouvé un endroit qui m'avait donné l'impression de ne plus être seule, où j'avais pu déployer mes ailes et mettre à profit ce don extraordinaire, un endroit qui apportait un peu de stabilité à mes mamans. Mais j'avais aussi percé un si grand secret que lorsqu'il avait failli être révélé, une déesse était intervenue."

Hécate laisse un infime espoir à Briséis de ramener sa Maman à la vie. L'adolescente a un cycle lunaire pour réunir les morceaux du cœur d'Absyrte et la meilleure piste à suivre semble être de trouver l'île Æaea... 

Malgré le compte à rebours et la quête à mener, la majeure partie du roman reste bien calme. L'autrice en profite pour préparer l'expédition des personnages et pour tisser un lien entre Briséis et Circé, mais j'aurai aimé plus. Beaucoup plus. L'univers me plaît toujours autant, avec ce mélange de magie liée aux plantes et de mythologie, l'histoire familiale de Briséis, des Colchis... Bref, ce qui nous a été proposé dans le premier tome était top, mais il était temps de développer cela et ça n'a malheureusement pas été assez le cas.

Il aurait fallu des relations entre les personnages plus fouillées et approfondies - cette inimitié entre les descentes de Médée et celleux de Jason, la romance entre Briséis et Marie... Rien n'est réellement exploité. Il aurait fallu plus d'intensité dans la quête aussi. Partir avec ce groupe de femmes fortes aurait dû et pu être beaucoup plus puissant et prenant. Alors, oui, j'aime cet univers et ces personnages, mais ce tome n'a finalement pas été à la hauteur de mes attentes et, croyez-moi, ça me laisse un petit goût amer...

"Elle possédait tellement de connaissances, mais c'était une chose de mémoriser les mythes, et une autre de se retrouver face à leurs protagonistes." - à propos de Circé

Malgré un avis mitigé sur cette fin de duologie, je tiens à souligner la beauté de l'édition collector ♥

Ourse-Cyclette de Sandra Le Guen & Maurèen Poignonec

10 mai 2024


Ce week-end, Majé, Juno et James vont camper. Après un trajet en train, ils retrouvent avec joie Ourse-cyclette et sa petite famille. Au programme : pêche et veillée étoilée autour d'un feu. Juno profite de la bonne ambiance et des conseils de l'oursonne pour se lancer à vélo. Une fois la confiance gagnée, l'équilibre et les bases maîtrisées, une belle virée attend toute la troupe.

• • • • •

Ourse-Cyclette de Sandra Le Guen & Maurèen Poignonec
Éditions Little Urban, 2024 - 32 pages - 14,50 €

• service presse •

• • • • •


Sandra Le Guen & Maurèen Poignonec nous proposent toute une série d'album mettant en scène la famille Lavande. Taxi Baleine, Tortue Express, Hibou Chou et Elephante Sitter précèdent Ourse-Cyclette en parution. Dans cet album, les enfants de la famille Lavande partent à l'aventure, faisant du camping et profitant de la nature.

La couverture de l'album a rendu curieux le p'tit neveu avant même que j'ai eu le temps de m'y plonger moi-même, intrigué de voir cette ourse à vélo... Du coup, nous en avons partagé la lecture. Du haut de ses vingt et un mois, il est resté attentif d'un bout à l'autre ! Cela dit, c'est moi qui ai manipulé le livre, car les pages restent fragiles pour d'aussi petites mains. La série est conseillée dès 3 ans par la maison d'édition.

Personnellement, j'ai beaucoup aimé le trait de crayon et les belles couleurs, tout comme j'ai aimé l'histoire (le petit passage sur la peur m'a énormément plu) et la "chute" qui ne manque pas d'imagination et à laquelle je ne m'attendais pas. Bref, un album plein d'imagination et de couleur. Une jolie découverte.


Les mille vies d’Ismaël de Raphaëlle Calande

9 mai 2024


En pleine série noire, Ismaël, quinze ans, ne s’étonne presque pas quand il disjoncte et se fait renvoyer du collège... Sa mère, au bord de la crise de nerfs, l’expédie alors chez son oncle à Lyon, pour un stage dans un petit resto. Là, Ismaël a une dernière chance, il paraît : une chance de tout rattraper. Sauf qu’Ismaël n’a rien demandé, il est au bout de sa vie et n’y croit plus.

Jusqu’à ce que, derrière les portes battantes de la cuisine, apparaisse Céleste. Elle est apprentie. Il est hypnotisé. Avec elle, un monde s’ouvre, gigantesque. Ismaël est propulsé dans... mille nouvelles vies !

• • • • •

Les mille vies d'Ismaël de Rahaëlle Calande
Éditions Sarbacane (Exprim'), 2024 - 384 pages - 17,50 €

• service presse •

Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
TCA - autisme - racisme - violence

• • • • •


J'aime beaucoup la première de couverture qui, après lecture, se révèle parfaitement raccord avec le contenu du livre, avec ce qui fait la vie d'Ismaël (origine polynésienne, cuisine, toits, etc.)

Trop, c'est trop. Ismaël pète un plomb et se retrouve chez son oncle, sa tante et ses cousin et cousine, à Lyon, obligé de filer droit et de suivre un stage dans un restau. Un bouchon lyonnais. L'adolescent de quinze ans ne s'attendait cependant pas à si vite s'intégrer dans la brigade du Chef... Une nouvelle vie ?

"J'avais l'impression d'avoir découvert un monde nouveau dont j'avais ignoré l'existence jusqu'à ce jour ! Un monde à la lisière duquel je me tenais, léger et presque heureux."

La collection Exprim' des éditions Sarbacane, pour moi, ce sont des romans parfois décalés, souvent engagés. En fait, c'est même ce que je recherche dans cette collection. Alors, j'aurais aimé que les sujets évoqués, au détour des mille vies d'Ismaël, soient davantage développés. La perception d'Ismaël sur son poids et les troubles alimentaires qu'il semble avoir, le racisme, les réfugiés, les droits des femmes... Cela dit, l'autrice fait une belle place à l'amitié et à la famille, et permet à Ismaël, personnage attachant, de trouver sa voie. C'est cool de le voir s'épanouir rapidement au contact des autres jeunes de la brigade, de le voir évoluer dans cet univers de la cuisine (entre autres). L'écriture de Raphaëlle Calande nous entraîne dans un roman divertissant, un agréable moment de lecture.

La Cité sous les cendres de Don Winslow

7 mai 2024


Risque de spoiler si vous n'avez pas lu les tomes précédents.
Danny Ryan est riche. Riche au-delà de ce qu’il aurait pu imaginer. L’ancien docker, soldat de la mafia irlandaise et fugitif, est désormais un homme d’affaires respecté – un magnat des casinos de Las Vegas et un partenaire silencieux dans un groupe qui possède deux somptueux hôtels. Danny a tout : une splendide maison, un enfant qu’il adore, une femme dont il pourrait même tomber amoureux. La vie est belle. Mais Danny va trop loin.
Lorsqu’il tente d’acheter un vieil hôtel sur un terrain de premier ordre avec l’intention de construire le complexe de ses rêves, il déclenche une guerre contre un propriétaire de casino rival avec de sombres relations. Pour sauver sa vie et ceux qu’il aime, Danny doit redevenir le combattant impitoyable qu’il était autrefois – et qu’il ne voulait plus jamais être.


• • • • •

La Cité sous les cendres de Don Winslow
Éditions HarperCollins (Noir), 2024 - 523 pages - 22,90 €

VO : City in Ruins (2024) - Traduit par Jean Esch

• service presse •

Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
mort - arme à feu - violence

• • • • •


Après La Cité en flammes et La Cité des rêves, place à La Cité sous les cendres ! Le dernier tome de la trilogie, mais aussi le dernier roman de l'auteur (ses remerciements, à la fin du roman, sonnent bel et bien comme un au revoir).

J'avais adoré et dévoré le premier tome, façon Mystic River - la rencontre avec Danny Ryan et tous les autres. Cette rivalité entre irlandais et italiens. La suite m'avait emballé également - voir l'évolution de Danny et sa bande qui changent de milieu, mais ne peuvent échapper à leur passé bien longtemps. Dans ce dernier tome, nous le retrouvons à Las Vegas en 1997. Sa bande toujours dans les parages, son fils qui grandit, la manière dont il s'est bâti sa nouvelle vie... et sa soif de pouvoir qui va lui apporter de nouveaux problèmes !

"« Assez » est un concept qui n'a pas cours à Las Vegas, cette ville de toutes les outrances où trop n'est pas suffisant, où le succès c'est l'excès, et où plus, c'est toujours mieux. Tu possèdes un royaume, songeait Danny, mais tu veux un empire."

En toute honnêteté, l'intrigue m'a paru tourner en rond pendant un bon moment. Et avec la même honnêteté, je vous avouerai que ça ne m'a pas spécialement gêné. Parce que l'auteur a la capacité de nous plonger à fond dans son univers - entre mafia et famille, inimitié, jeu de pouvoir, intimidation, loyauté, exécution, etc. Au fil des tomes, il nous a parfaitement "installé" dans le quotidien malmené de Danny, et nous a fait nous attacher à pas mal de personnages fort peu recommandables ! Il a fait de cette trilogie une lecture addictive proche du coup de cœur.